Marie-Dominique PETERS-PONCIN

Présentation de mes ouvrages

Mes ouvrages

17/06/2020 - ISBN : 978-2-35551-307-7

Retrouvailles de Marie Dominique PETERS-PONCIN

Sous couvert d'un récit romancé, l'auteure relate le périple d'une adolescente enceinte suite à un viol...

18/11/2016 - ISBN : 978-2-35551-250-6

La Voie du Silence de Marie-Dominique PETERS-PONCIN

Des meurtres en série à la frontière franco-luxembourgeoise inspirés de faits réels...

12/09/2014 - ISBN: 978-2-35551-203-2

Dans l'Ombre du doute de Marie-Dominique PETERS-PONCIN

Une disparition inquiétante...

Dans ce drame psychologique, le lecteur se perd entre fantasme et réalité...

Extrait du roman « Retrouvailles » – Marie-Dominique PETERS-PONCIN

Chapitre : Le retour au bercail

Sixième étage, un silence pesant et inhabituel régnait. Je collai l’oreille contre la porte de l’appartement de mes parents. Rien, pas un bruit. Je me hasardai alors à frapper, d’abord timidement, puis carrément à coups de poing – quelqu’un montait. Mon instinct de survie l’emportait sur ma peur d’affronter mes vieux et de me prendre une trempe. Enfin, la porte s’ouvrit sur eux, les yeux cernés, le visage émacié, le teint blafard. Tous deux semblaient avoir vieilli de dix ans en seulement vingt-quatre heures. Je n’eus pas le temps de prononcer une parole que déjà je recevais une baffe en plein visage et qu’ils me poussaient à l’intérieur du logement en claquant la porte derrière eux.

« Où est-ce que t’étais ? On t’a cherchée partout. Maintenant, tu découches !

Puttana, sporcacciona, troia, dove sei andata1 ? »

Que répondre à ça ? Je voulus parler, mais aucun mot ne vint, tellement la réaction de mon père m’indignait. Ma gorge se serra et mes paroles s’étouffèrent dans mon gosier avant même d’être audibles. Je restai muette. En revanche, mon père ne tarissait pas de méchancetés à mon égard, encouragé par les mimiques complices de ma mère, par ses regards et ses hochements de tête. J’attendis qu’il vomisse tout son fiel, l’implorant des yeux pour qu’il se calme. L’attente fut longue et éprouvante. Je me sentais pénalisée par une double injustice. Non seulement celle d’avoir été longuement torturée par une brute, mais aussi – cerise sur le gâteau – celle de ne trouver aucun recours auprès de mes parents et d’essuyer les commentaires odieux de mon propre père. C’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Anéantie, je courus me réfugier dans la salle de bains. Dans sa colère, mon père avait touché à un point sensible, ma pureté. Je me sentais sale. L’odeur du mâle imprégnait mes vêtements, ma peau, mes cheveux, mon intimité. J’avais l’impression de puer le sperme et la sueur. Mes cuisses étaient gluantes, mon ventre poisseux. Chaque parcelle de ma chair collait et m’écoeurait. Il fallait que je me débarrasse au plus vite de cette crasse, que je me lave, que je me décape, même si je devais employer les grands moyens. Je fis tomber mon T-shirt et mon soutien-gorge sur le carrelage. Ils étaient souillés de sang. J’enlevai le bas à la hâte. Même constat, des taches rouge sombre, reliquats de mon dépucelage forcé, salissaient ma culotte. Je ramassai le tout et l’enfouis dans un sac poubelle. Je les bazarderais dans le vidoir un peu plus tard avec les ordures ménagères, il ne fallait pas que mon vieux le sache. Une fois débarrassée de mes oripeaux, je risquai un coup d’oeil dans le miroir. L’image qu’il me renvoya suscita mon aversion pour ma féminité. Mes cheveux étaient gras, et mes yeux tuméfiés, que des traces de Rimmel maquillaient au beurre noir, sortaient de leurs orbites comme ceux d’un crapaud. Mes formes étaient disgracieuses, mes fesses trop rebondies. Je courbai le dos afin de dissimuler ma poitrine, faisant involontairement ressortir mon postérieur. Je détournai le regard et entrai dans la douche. Le ruissellement de l’eau sur mon corps me prodigua un bien fou. Je fermai les yeux et demeurai de longues minutes, immobile, seule avec moi-même. Ma mère interrompit ce court instant de béatitude en tambourinant à la porte. L’eau était chère et l’argent manquait, je ne devais pas le dilapider. Brusquement retombée des nues, je choisis l’éponge

1 Putain, salope, cochonne, où es-tu allée ?

qui servait au nettoyage des sanitaires et, utilisant la face abrasive, je frottai énergiquement ma peau, en insistant sur les parties intimes. Mes gestes étaient saccadés, mon corps insensible à la douleur, je ne réfléchissais plus. Il fallait que je le fasse, que je me purifie à tout prix, point à la ligne. L’intermède ne dura que quelques minutes. Le temps nécessaire pour que je ressemble à une écrevisse.

Je réussis, tant bien que mal, à cacher l’ampleur des dégâts à ma famille, considérant que ma fragilité ne les concernait pas et surtout, j’avais honte. Honte de mes attributs, honte de ce qui m’était arrivé, honte de moi et de l’opprobre qui s’abattait sur ma famille.

L’époque à laquelle je rivalisais avec les garçons était révolue. Je n’étais plus tout à fait la même, quelque chose en moi s’était brisé. J’appartenais désormais au monde des adultes. Pourtant je ne voulais pas grandir.

RECUEIL DE POESIES - 12/09/2012 - ISBN : 978-2-35551-162-2

Tout feu tout femme

de Marie-Dominique PETERS-PONCIN


Des textes poétiques rehaussés d'illustrations dans lesquels l'auteure nous dévoile ses passions et sentiments.

Ses thèmes d'inspiration : la lorraine, ses racines, son vécu, la féminité...

Poésie

L'araignée

Le frêle papillon s’est englué les ailes

Dans la toile tendue, qu’il avait ignorée,

Dupé par sa candeur, comme une demoiselle,

Il allait à présent se faire dévorer.


Tapie dans un coin noir, ses longs bras immobiles,

...




Suite du poème "l'Araignée"

L'illustration est de Marcel HAY

Actualités

17/06/2020 - ISBN : 978-2-35551-307-7

Retrouvailles - 4ème de couverture

Troisième et dernier roman de Marie-Dominique PETERS-PONCIN

18/11/2016 - ISBN : 978-2-35551-250-6

La Voie du Silence - 4ème de couverture

Deuxième roman de Marie-Dominique PETERS-PONCIN

12/09/2014 - ISBN: 978-2-35551-203-2

Dans l'Ombre du doute - 4ème de couverture

Premier roman de Marie-Dominique PETERS-PONCIN